Renouveler la façon d'apprendre en entreprise, comment, pour qui, pourquoi ? 

En moins d'un an, Autrement Formations a formé 500 managers grâce à l'improvisation théâtrale.  Le cocktail monde professionnel et improvisation, ça marche ! Surtout au service d'objectifs d'entreprise comme la diversité, la posture de manager-coach, la cohésion d'équipe, ou encore la prise de parole en public. Si cet outil est efficace et apporte avec lui un vent de nouveauté dans les formations, d'autres façons d'apprendre sont possibles. Quelles sont-elles ? Et d'abord, pourquoi apprendre en entreprise ?

Pour en parler, deux spécialistes du monde de l'entreprise et de la formation : Alexia de Bernardy et Myriam Aissaoui se prêtent au jeu de questions - réponses de Ludovic Sabatier. 

Alexia de Bernardy, est serial entrepreneuse et auteure du livre Moteurs d’engagement 365 conseils pour mieux travailler ensemble. Pendant un an, Alexia a réalisé un énorme travail de recherche pour écrire son livre. Aujourd’hui, elle est à la tête de la WE BOX, une solution digitale qui permet de créer de l'engagement chez les managers. LA WE BOX permet d’avoir accès à des contenus sur des thématiques diverses : feedback, prise de parole, …. sous forme de missions à réaliser, quiz, vidéos, interviews de managers, discussions entre pairs,... 

Myriam Aissaoui, est directrice de la professionnalisation d’Orange Entreprise. Elle accompagne,  au quotidien, plus de 1 000 managers sur toute la France métropolitaine, mais aussi dans les territoires d’outre-mer. 

Ludovic Sabatier : D'abord, est-ce le lieu pour apprendre l'entreprise ? 

Myriam A. : Oui, l’entreprise c’est bien le lieu pour apprendre. C'est le lieu où il est possible de se développer personnellement. Ce développement est au service d’objectifs professionnels. Cela permet même d'être plus performant.   

Ludovic S. : L’engagement en entreprise, ça veut dire quoi ? C’est quoi ?

Alexia  de B. : l’engagement c’est être en lien avec l’entreprise, motivé, en clair : avoir envie de se lever le matin.  Aujourd’hui, par exemple, lorsque les collaborateurs ou les managers quittent leur poste ce n’est pas à cause du travail en lui-même, c’est souvent à cause de la mauvaise qualité des relations qu’il a avec son manager.

> Ludovic  S. : Le développement professionnel, les formations sur les postures, à quoi ça sert ? Comment être certain que cela apporte de la productivité ?

> Ludovic S. : Quels sont les besoins exprimés par les collaborateurs et les managers ? 

Myriam A. : les managers expriment beaucoup de besoins sur les comportements plus que sur les savoir-faire techniques. Pour eux, c’est bien l’axe de développement principal.

> Ludovic S : Alors, comment allier les expériences digitales et humaines ?

Myriam A.  : C’est le mix entre les deux qui fonctionnent, c’est une réponse de normand, mais c’est vrai. Sur le feedback par exemple, nous accompagnons les managers in situ et dans leur quotidien professionnel pour leur permettre de se développer. C’est un nouveau dispositif. Pour permettre aux managers de vivre des expériences fortes, nous avons créé un team lab manager, cela permet d’avoir des échanges entre pairs, des ateliers basés sur l'expérience comme celui mené avec Autrement Formations sur la posture de manager-coach et aussi des dispositifs d’accompagnement au quotidien. 

Alexia de B : Le digital est intéressant dans 2 cadres.

1. Lorsqu’il y a une distance avec les formateurs, notamment lorsque le manager revient au travail entre les sessions de formations et qu’il souhaite pratiquer, expérimenter en situation réelle les apprentissages.

2. Et également lorsque y a un volume de participants qui empêche les échanges, retours d’expériences et partages de conseils entre pairs avec les outils traditionnels.

De plus le digital fournit de la data utile aux clients. Grâce à la WE box nous pouvons mesurer les taux d’utilisation des contenus mis à disposition, la progression des participants, les contenus qui ont généré plus ou moins d’adhésion... Les data nous démontrent que ¾ des utilisateurs sont encore sur l’application à la fin d’un « sprint ». Nos nombreuses expérimentations démontrent que le digital fonctionne, y compris sur des publics plus réservés lors du présentiel. Et puis c’est aussi un challenge collectif et animer l’ensemble de ces facteurs est notre expertise.

Ludovic : Les journées avec les slides, les stylos, les savoir-faire théoriques cela ennuie vite les collaborateurs. Comment allier les fondements théoriques et les savoir-faire pratiques et surtout continuer à faire exister les formations après la journée ?

Myriam A.  : ici aussi je vais vous faire une réponse de normande. La théorie reste nécessaire et l'expérience aussi et je dirais le digital aussi. Alors, on saupoudre de différentes façons pour semer des graines et récolter.

Alexia de B. : notre pédagogie repose sur une variété des contenus permettant d’embarquer le plus possibles les participants dans l’expérimentation concrète de pratiques managériales dans leur journée. Certains vont être attirés par des "wording fun", d’autres plus "corporate", certains voudront répondre à des questions, donner leur avis, ou interagir avec d’autres, écouter un témoignage, … La technologie et notre algorithme nous permettent de varier ces styles pour être efficace dans l’ancrage de savoir-faires pratiques. C’est inspiré des neurosciences et du "nudge".

Ludovic S : Comment faites-vous pour motiver des collaborateurs pour s’inscrire à des formations ? Des bonnes pratiques ? Toujours ceux qui en ont le moins besoin qui y viennent. Comment aller chercher les autres ?

Myriam A.  : notre communication est toujours plus forte, nous faisons des formats plus innovants et tentons de faire en sorte que le bouche à oreille fonctionne à plein régime.

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