Éloïse Le Bozec est historienne de l’art et médiatrice culturelle, elle utilise ses compétences pour nous permettre de nous représenter trois mots très à la mode en entreprise.
Agilité, disruption et manager-coach, ces mots sont sur toutes les bouches, à force de les prononcer à toutes les sauces, on se demande ce qu’ils peuvent bien vouloir dire. Heureusement, les plus grands peintres et plasticiens viennent à notre aide.
Éloïse est allée chercher dans les couloirs de l’histoire de l’art qui incarne le mieux l’agilité ?
L’agilité, c’est surtout la capacité à agir de façon collective. Loin de l’image d’Épinal de l’artiste solitaire face à son œuvre, ses doutes et ses réussites, certains grands créateurs collaborent dans des ateliers d’artistes. Ils savent se montrer capables de mobiliser les compétences de leur entourage et les amener à travailler dans un même objectif.
L’un des exemples les plus significatifs est celui de Pierre Paul Rubens, artiste flamand du 17e siècle, peintre et diplomate pour son pays, star de son époque, appelé par toutes les cours d’Europe mais principalement celle de Flandres, il est à l’origine de la création d’une véritable entreprise qui embauche toutes les compétences possibles.
Ce qui amène ce grand artiste à devenir agile, c’est justement son succès auprès des commanditaires de l’époque. Le carnet de commande est plein ! Il ne peut plus assurer seul le service alors, il forme les meilleurs à sa manière de peindre et constitue une équipe, adaptée selon la commande.
Préparateur de pigment, entoileur, peintre de pieds qui se doit de travailler en bonne intelligence avec le spécialiste des mains, vernisseur, tous étaient mobilisés pour la réussite de leur maître, qui pour certaines pièces n’avaient plus qu’à signer en bas du tableau avant la livraison.
En plus d’être un artiste de talent, Rubens, était aussi un bon manager. Loin de s'attirer toute la gloire, il savait se mettre en retrait pour mieux mettre dans la lumière son équipe de choc.
À la cantine, en réunion, à la radio ou dans la presse, le Graal c’est la disruption. Cette capacité à innover permet d’atteindre le succès, en entreprise, tout le monde la convoite. Les exemples des géants du web américains sont cités sans arrêt, mais dans l'histoire de l'art, il y a aussi de la disruption. Alors si on devait la représenter, ce serait par quel tableau ?
Un des meilleurs exemples de disruption dans le domaine de l’art c’est la réalisation d’une des œuvres les plus célèbres du XIXème siècle « Un enterrement à Ornans » peinte par Gustave Courbet et actuellement visible au musée d’Orsay.
En 1851, les visiteurs du très officiel Salon de l’académie des beaux-arts découvrent cette immense toile de plus de trois mètres par six (3,15 x 6,68 m), elle représente un cortège funéraire constitué des habitants du village d’Ornans (village d’origine de l’artiste) et se recueillant au bord d’une fosse dont on ne peut deviner que l’ouverture, sujet qui, avec notre regard du 21e siècle, peut sembler plus que banal.
La disruption se trouve dans plusieurs aspects de son travail, mais s’il fallait n’en citer qu’un, le plus évident et le plus simple : la taille de la toile. En effet, ces formats monumentaux étaient, jusqu’alors, exclusivement réservés à ce que l’on appelait la « Grande Peinture », aux sujets nobles tels que la représentation des victoires d’une armée, le portrait d’un roi, les thèmes religieux,… Représenter de simples villageois et une scène aussi triviale avec ce format, c’était scandaleux ! Courbet savait qu’il allait faire parler de lui un certain temps. En gros, il porte par ce geste les plus modestes au niveau des régnants tout en donnant une nouvelle liberté à la pratique même de la peinture. Il fera de cette œuvre un manifeste et ouvrira la porte à de nombreux autres artistes qui le suivront dans ce que l’on appelle la peinture réaliste, une peinture qui montre qu’il n’existe pas de thèmes ou de formats exclusifs dans la création et que tout un chacun mérite d’en être le sujet.
La nouvelle martingale du manager, ce serait la posture de manager-coach. C’est-à-dire aider le collaborateur dans une difficulté, lui permettre de dépasser ses craintes, développer son potentiel et l’accompagner dans le changement. En plus chez Autrement Formations on y croit et on lui consacre même un atelier ! Oui, mais à force de répéter ce mot, on a envie de lui donner une représentation.
Parmi tous les exemples d’artistes ayant eu, tel Rubens dont nous venons de parler, une équipe à diriger, celui qui correspondrait le mieux à la définition du manager-coach est sans conteste le sculpteur Antoine Bourdelle.
Cet artiste a débuté en étant lui-même assistant dans l’un des ateliers les plus prestigieux de Paris, celui d’Auguste Rodin. C’est au début du XXème siècle, qu’il décide alors de se consacrer exclusivement à son œuvre et de développer son propre atelier.
Pour tous les praticiens (assistants du sculpteur) qui eurent la chance de travailler auprès de lui, et non « pour», ici la nuance est importante, Bourdelle est un de ceux qui ont été le plus important dans le courant leur carrière et qui les ont le plus encouragé à travailler dans le sens de leur tempérament, ce que lui n’avait pas expérimenté dans l’atelier de Rodin qui voyait d’un très mauvais œil toute forme d’initiative dans l’exécution des tâches.
Dans l’esprit de Bourdelle, le procédé était simple : ce que le jeune artiste venait faire chez lui c’était non pas copier servilement le travail de son maître, mais surtout comprendre à travers les tâches données qu’elle était sa propre manière de le faire, tout en permettant à l’atelier de continuer à se développer. Il était alors à leur écoute et les conseillait dans tous les aspects de la pratique. Certains prirent leur envol suite à cette expérience, d’autres restèrent près de lui et contribuèrent à leur tour à transmettre l’art et la pensée de ce maître unique en son genre.
Maintenant, vous allez pouvoir épater la galerie avec ces représentations ! L'histoire de l'art est aussi utile pour développer ses capacités d'observation en entreprise.
contact@autrementformations.com
Membre du Corner de l'Innovation de Centre Inffo
4 Av. du Stade de France, 93210 Saint-Denis
Dans le cadre des dispositions de la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, un repère fiable et unique a été créé pour certifier la qualité du processus de délivrance des actions concourant au développement des compétences : QUALIOPI. Le processus d’attribution de la certification QUALIOPI, rigoureux et normé, est réalisé par des organismes indépendants, accrédités par le , sur la base du référentiel national unique mentionné à l’article L 6316-3 du code du travail. La certification qualité a été délivrée à Autrement Formations au titre de la catégorie d’actions suivantes : ACTIONS DE FORMATION. Voir le certificat Qualiopi
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