Depuis deux ans Aline Petit comédienne, formatrice et improvisatrice, intervient chez Farinez’Vous, pour Autrement Formations, dans le cadre des ateliers « Mieux communiquer ». Mais concrètement, que se passe-t-il pendant ces ateliers ? Quels déclics pour les participant·es ? Et comment l’improvisation aide-t-elle à mieux s’exprimer au quotidien, en équipe comme face aux client·es ? On a posé toutes ces questions à Aline Petit, pour s'immerger dans ces formations !
L’objectif principal, c’est de créer du lien au sein du groupe, de favoriser une meilleure communication en entreprise et d’aider chacun à adopter une posture plus professionnelle. Il s’agit aussi de savoir quoi dire à son employeur, comment le dire, et surtout d’oser dire quand on ne comprend pas.
Souvent, je travaille avec des personnes qui ne parlent pas très bien français. Le dernier groupe avait un bon niveau, mais ce n’est pas toujours le cas : parfois, le niveau est A1 ou B1, ce qui rend la communication très difficile.
Dans ces cas-là, l’enjeu, c’est de réussir à entrer en relation malgré la barrière de la langue. On apprend donc à communiquer dans un cadre professionnel, en s’appuyant aussi sur tout ce qui va au-delà des mots.
Parce qu’en improvisation, on apprend à construire ensemble. Que l’histoire dure 3 minutes ou 1 heure, on commence déjà par communiquer sans les mots : avec le regard, la posture, les gestes… L’impro nous ramène à l’instant présent. Dans la société actuelle, on est souvent dans l’anticipation, dans la maîtrise. Mais en réalité, une conversation, c’est toujours une forme d’improvisation : on ne sait jamais à l’avance ce que va dire l’autre. Il faut donc apprendre à écouter vraiment, à réagir à ce qui est dit, à reformuler, à questionner. Et c’est justement ce qu’on fait en impro : on développe l’écoute active, l’ouverture, la co-construction.
L’autre aspect important, c’est l’expression non-verbale. C’est souvent sous-estimé, mais c’est ce qui nous permet de ressentir une attitude ouverte ou fermée chez l’autre. C’est fondamental.
🥐Quels déclics remarques-tu chez les participants ?
Le déclic arrive souvent quand le lien commence à se créer dans le groupe. Petit à petit, les participants se font confiance, prennent confiance en eux, et osent davantage.
Je pense à Marie, une participante assez réservée au départ. À la fin de l’atelier, elle nous a raconté une histoire de son village en Haïti. C’était théâtral, vivant, touchant. Elle l’avait déjà racontée chez elle, mais là, elle l’a partagée avec nous. C’était magique.
🥐Est-ce que ça change quelque chose pour eux, une fois qu’ils retournent au travail ?
Oui, souvent. Ils prennent conscience de certaines choses qu’on imagine parfois acquises.
Moi, j’ai grandi en France, j’ai été “mise dans le moule” très tôt. Mais pour d’autres, l’école n’a pas le même rôle, ni la même place dans la société. Ça influence leur rapport au temps, à l’engagement, à la ponctualité.
Par exemple, ils réalisent qu’un simple message pour prévenir d’une absence aurait tout changé. Ils comprennent peu à peu les codes de la culture professionnelle française : le contrat, les attentes, le rôle de chacun dans l’entreprise.
On parle aussi de communication non violente, avec la méthode OSBD (Observation, Sentiment, Besoin, Demande), pour les aider à formuler des demandes délicates, comme poser un congé ou expliquer une contrainte personnelle.
On propose 4 ateliers : 2 avant leur premier stage, et 2 après. Le second permet de revenir sur leurs expériences, leurs difficultés. On les transforme en scènes de théâtre forum : on rejoue les situations, on imagine d’autres comportements possibles, et surtout, on cherche ensemble des solutions. Ce travail entre pairs leur donne de l’autonomie, sans jamais imposer une seule manière de faire.
🥐Quels seraient les 3 mots pour résumer tes ateliers ?Bienveillance, partage et rencontre.
🥐Quelles sont les principales difficultés que tu rencontres ?
La langue, bien sûr. Même si je parle turc , qui d’ailleurs partage quelques mots avec l’arabe ou le perse, ça ne m’aide pas toujours. Je travaille souvent avec des personnes venues d’Afghanistan ou d’Afrique subsaharienne.
La vraie difficulté, c’est la disparité de niveau. Ceux qui parlent bien français peuvent être frustrés de devoir ralentir, et ceux qui sont moins à l’aise peuvent se sentir perdus.
Alors, on compense autrement : avec le corps, le mime. Le geste devient un outil pour se faire comprendre. Mais aussi avec l'entraide entre les participant.e.s qui partagent parfois des langues communes ce qui leur permet de traduire.
Et il y a aussi le défi de s’exposer aux autres, de se montrer. C’est nouveau pour beaucoup, parfois une montagne à gravir.
🥐Un exercice qui a particulièrement bien marché ?
Oui, l’exercice du miroir.
Deux participants se font face : l’un mène, l’autre suit, sans jamais parler. Et puis les rôles changent, sans se dire qui prend la main. C’est un jeu d’observation, d’attention, de confiance.
C’est un grand classique, mais il détend, il connecte. Et ça marche à tous les coups.
Et un autre, issu du livre Former autrement avec l’improvisation : la ronde de l’indisponibilité.
Je lance une situation : par exemple, “tu annonces à ta mère que tu peux enfin lui offrir le pèlerinage à La Mecque”. Celui ou celle qui parle fait face à un.e autre participant.e qui a pour consigne de ne pas l’écouter. Il ou elle détourne le regard, regarde son téléphone, fait semblant d’être occupé.e. C’est très dur à vivre, mais ça fait “tilt” : on comprend à quel point l’écoute est précieuse, à quel point on a besoin du regard de l’autre.
Ça permet ensuite de parler de ce que ça change, au travail, entre amis… J’adapte à chaque fois le cadre.
Retrouvez cette méthode dans le livre Former Autrement avec l'improvisation !
contact@autrementformations.com
Membre du Corner de l'Innovation de Centre Inffo
4 Av. du Stade de France, 93210 Saint-Denis
Dans le cadre des dispositions de la loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, un repère fiable et unique a été créé pour certifier la qualité du processus de délivrance des actions concourant au développement des compétences : QUALIOPI. Le processus d’attribution de la certification QUALIOPI, rigoureux et normé, est réalisé par des organismes indépendants, accrédités par le , sur la base du référentiel national unique mentionné à l’article L 6316-3 du code du travail. La certification qualité a été délivrée à Autrement Formations au titre de la catégorie d’actions suivantes : ACTIONS DE FORMATION. Voir le certificat Qualiopi
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